Base de données de toponymes en Région Rhône-Alpes (TOPORA)

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Keywords: Rhône-Alpes , toponym

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  1. Referenz auf den gesamten Beitrag:
    Claudine Fréchet (2018): Base de données de toponymes en Région Rhône-Alpes (TOPORA), Version 1 (08.05.2018, 11:42). In: Thomas Krefeld & Stephan Lücke (Eds.) (2018): Berichte aus der digitalen Geolinguistik (Korpus im Text 6), Version 2, url: http://www.kit.gwi.uni-muenchen.de/?p=17537&v=1
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Une base de données de microtoponymes a été créée à l’Institut Pierre Gardette (Université Catholique de Lyon). Elle s’appelle TOPORA (TOPOnymes en Rhône-Alpes). En 2007, la Région Rhône-Alpes, à l’instar de ce qui avait été fait ailleurs, en Midi-Pyrénées par exemple, mais aussi en Bretagne, a lancé un appel à projet qui portait sur les langues régionales (occitan et francoprovençal). Le but était de connaître l’état de ces langues (leur vitalité, le rapport de la population avec ces langues et les attentes de la population).

L’étude a été confiée à l’Institut Pierre Gardette qui a mené ce projet en collaboration avec d’autres universités ou institutions de la région. Un rapport a été rendu en juillet 2009 ; il comportait un certain nombre de préconisations. Parmi elles, il faut citer :

  • Favoriser une sensibilisation aux langues régionales dans le monde éducatif,
  • Mettre en place un portail recensant les différentes associations pour qu’elles puissent plus facilement interagir
  • Engager des actions autour de la microtoponymie

Voici quelques extraits du rapport FORA qui est actuellement en ligne:
« Faisant observer que le dialecte occitan le plus communément parlé en Rhône-Alpes en dehors du sud de l’Ardèche et de la Drôme, le vivaro-alpin, ou nord-occitan de l’Est, comporte de nombreux traits communs avec le francoprovençal, les auteurs l’expliquent par le fait que « la région Rhône-Alpes a été constituée autour de Lyon, pôle économique, et que le francoprovençal tire son origine de l’influence linguistique exercée par Lugdunum » et en concluent que « la langue vernaculaire (…) constitue l’élément le plus fort et le plus ancien de l’identité rhônalpine, car elle prouve qu’il a existé pendant près de deux millénaires une communauté linguistique entre tous les petits pays qui forment cette région. »

Il est également écrit :
« Ces langues régionales ont en quelque sorte « donné leurs couleurs » au français tel qu’il est parlé en Rhône-Alpes […] Les langues sont également présentes dans le paysage quotidien, à travers la toponymie, parfois la signalisation, les affiches, les produits locaux, les festivités ou les articles de presse.»

Enfin, à propos de la toponymie, on peut lire :
« Toponymie : campagne systématique de relevés oraux en langue régionale et en français. La collecte des toponymes (des microtoponymes en particulier) permettrait de recueillir des noms ne figurant dans aucun cadastre et de savoir comment se prononcent ceux qui figurent sur les cadastres (ceux-ci sont souvent mal orthographiés parce que les formes dialectales anciennes étaient incomprises). Il s’agit d’un chantier important car, en cette période de forte mutation, notamment dans le monde rural, les noms de lieux anciens risquent de disparaître définitivement avec les derniers patoisants. Ces toponymes pourraient être utilisés pour la dénomination des quartiers, places, etc. »

En 2009, le 9 novembre 2009, la Région Rhône-Alpes a rendu une délibération conforme aux propositions que nous avions formulées dans le rapport et reprises ci-dessus.

A partir de 2011, à l’Institut Pierre Gardette, nous avons décidé de développer la microtoponymie comme un des axes de notre recherche. Par ailleurs, Anne-Marie Vurpas et Claude Michel, deux chercheurs de l’Institut, avaient déjà publié, aux éditions Bonneton, des ouvrages sur les noms de lieux du Rhône, de la Loire et de l’Ain à partir des données portées sur les cartes IGN. Par ailleurs, les associations du département de l’Ain venaient de terminer un chantier d’inventaire des richesses archéologiques patrimoniales sur 440 communes. Nous avons donc tissé des liens avec la fédération d’associations de l’Ain, Patrimoine des Pays de l’Ain (PPA) qui a accepté de mettre en place des journées de formation à la collecte des noms de lieux et l’Institut Pierre Gardette a proposé un outil pour classer les données. Cet outil a été établi à partir de plusieurs échanges avec les collecteurs. Il s’agit d’un fichier Excel parce que ce logiciel est à la disposition de tous ceux qui ont un ordinateur.

Dans le fichier que nous mettons à disposition des associations ou des collecteurs individuels, il y a deux onglets : un onglet « grille de collecte » et un onglet « manuel utilisateur ».

  Informations utiles : > L'enregistrement des données relatives à un toponyme se fait à raison d'un toponyme par colonne (de 1 à 700)
    > La grille "Collecte" pour une commune donnée utilise les lignes 3 à 38.
    > La grille "Recherche" pour une commune donnée utilise les lignes 39 à 62.
    > Le nom du toponyme est, bien sûr, indispensable ; les autres rubriques peuvent ne pas être renseignées...
    > La richesse de la base TOPORA est cependant tributaire du maximum des informations demandées !
         
  Pour le bon fonctionnement de la base, les données doivent être enregistrées de façon homogène.
  Le tableau ci-dessous donne les consignes utiles pour atteindre cet objectif : merci d'en prendre connaissance, et d'y revenir en cas de doute sur le renseignement des cellules des grilles.
   
Intitulé du champ Caractéristiques Comment renseigner le champ?
    Type Taille  
1 N° Toponyme Numérique 6 chiffres Pour une commune donnée, un numéro est affecté à chaque toponyme, à partir de « 1 », et en suivant, que l’ordre des toponymes soit alphabétique ou non. La numérotation est pré-remplie de 1 à 700 : si besoin est, étendre la numérotation sur les colonnes de droite.

Extrait du manuel utilisateur

Les lignes à renseigner par les collecteurs sont les suivantes :

  • N° INSEE de la commune
  • Nom de la commune
  • Nom du département
  • Nom du hameau
  • Toponyme (au XXIème siècle)
  • Variante graphique
  • Prononciation locale
  • Emploi du toponyme en contexte
  • Section cadastrale
  • Lieu-dit cadastral
  • Numéro de parcelle(s)
  • Toponyme (cadastre napoléonien 1)
  • Toponyme (cadastre napoléonien 2)
  • Attestation 1 dans la commune (forme)
  • Attestation 1 dans la commune (type)
  • Attestation 1 dans la commune (date)
  • Autres attestations
  • Déclivité
  • Nature du sol (géologie, pédologie...)
  • Couverture végétale au XIXe
  • Couverture végétale au XXIe
  • Bâti (type, utilisation)
  • Etymologie proposée
  • Tradition orale liée
  • Renvoi à un autre toponyme
  • Nom de l'enquêteur
  • Date de l'enquête
  • Informateur(s)
  • Champs libre

« L’emploi du toponyme en contexte » est utile pour une analyse de la distribution des prépositions.

Les attestations sont de plusieurs ordres :

  • Minute (notaire)
  • Terrier (un registre contenant les lois et usages d'une seigneurie – XVe-XVIe siècles)
  • Compte
  • Cadastre / compoix (XIVe-XIXe siècles)
  • Géoportail (site)

sans oublier, la source non écrite qui est la plus importante, les mémoires individuelles ou collectives. En effet, certains toponymes n’ont été transmis jusqu’à présent que verbalement. Sur la commune de Mérignat, dans le département de l’Ain, sur 92 toponymes, 50% seulement étaient écrits, 50% ont donc été sauvés de l’oubli.

Quant aux éléments collectés, voici quelques chiffres qui concernent le seul département de l’Ain :

  Analyse linguistique faite Analyse linguistique en cours    
Ain Relecture en cours   Edition terminée   Rédaction en cours        
  Manziat 1194 Champ-fromier 1014 Boyeux 315 Viriat 513  
  Champdor 348 Mérignat 92 Treffort 499 Vonnas 415  
      Bey 86 Meillonas 415      
      Saint-Etienne-Du-Bois 658          
      Cuisiat 201          
      Pollieu 171          
TOTAUX   1542   2222   1229   928 5921

Lorsque nous recevons le fichier comprenant les éléments collectés, il y a une première phase de nettoyage, car, bien qu’il y ait un manuel, qu’une formation ait été dispensée, il y a tout de même une certaine variation des usages. En réalité, cela va de la liste manuscrite au fichier bien renseigné en passant par le fichier minimal où ne figurent que le code Insee de la commune, le nom de la commune et le microtoponyme. Après cette étape, nous procédons aux recherches linguistiques. Nous avons recours au Dictionnaire topographique (repérage des formes anciennes), au Glossaire des Patois Francoprovençaux, au Trésor Etymologique de Franche-Comté, à la collection Microtoponymie de la Bourgogne, aux atlas linguistiques du Lyonnais et du Jura et des Alpes du Nord ainsi qu’au Glossaire des Patois suisses romands. Nous consultons également la Toponymie Générale de la France, les ouvrages intitulés Les Noms de lieux de l’Ain et les Noms de lieux de la Loire et du Rhône. Ces différentes consultations permettent, le plus souvent, de donner un sens au toponyme. Ce type de collecte permet aussi de fournir de nouvelles attestations dialectales et, d’une certaine manière, elles sont des compléments aux atlas et aux monographies.

Ce travail intéressant par les apports linguistiques qu’il comporte, l’est également par les acteurs qu’il mobilise. En effet, la société civile et l’université collaborent.

  Collectes en cours Analyses en cours Relecture en cours Edition papier et édition partielle sur TOPORA Edition suelement en ligne (TOPORA)
Ain 18 2 3 3 3
Loire 8        
Rhône 4        

Pour le département de la Loire, il y a déjà des demandes de formation au collectage et il est très probable que, lorsque les éditions commenceront, cela suscite des envies. Outre, l’accompagnement à la collecte et l’étude linguistique, nous accompagnons les collecteurs dans leur édition papier ou en ligne. L’édition électronique est de trois types :

  • les collecteurs souhaitent faire une édition papier intégrale, l’édition électronique est alors partielle afin de ne pas faire concurrence à la vente des ouvrages,
  • les collecteurs font des éditions thématiques (les moulins, les métiers, la nature…), l’édition électronique est encore partielle,
  • les collecteurs ne veulent pas faire d’édition papier et demandent que l’on mette leur collecte à disposition sur le net.

Cependant, les collecteurs ont accès sur TOPORA à l’ensemble des données de leur commune et les chercheurs, qui en font la demande, ont un accès à toutes les données saisies sous TOPORA. Outre, ces éléments, nous proposons un lien vers Geoportail (Institut National de Géographie) avec un accès direct à la commune concernée. Depuis peu, il y a également la possibilité d’inclure des photos.

Les années 2013-2016 nous ont permis de mieux appréhender les richesses liées au territoire. Ainsi, à Saint-Etienne-du-Bois, c’est la dimension religieuse et la structuration du monde agricole qui priment. A Manziat, village des bords de Saône, où la différence d’altitude entre le point le plus haut et le point le plus bas n’excède pas 25 mètres, l’eau et la capacité du sol à absorber ou évacuer cette eau sont primodiales. Le sol sèche très vite, il se transforme en poussière, l’eau stagne… A l’inverse, Mérignat est un village situé sur un côteau où l’on cultivait et où l’on cultive à nouveau la vigne ; le sol est calcaire, l’eau y manque, tout ruissellement mérite donc d’être signalé, de même que les spécificités rocheuses qui sont notées par les microtoponymes. Enfin, Champfromier est un village de haute montagne où les pâturages, les forêts et les voies de circulation doivent être nommées. Dans cet espace pentu, les désignations « en dessus »/ « au-dessous », par rapport à un point de repère, sont fréquentes. Voilà résumé en quelques lignes un vaste chantier que nous avons entrepris et que nous souhaitons partager.